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Le Saumon, Lentement Mais Sûrement À L’Abordage Du Marché Marocain

Le saumon, lentement mais sûrement à l’abordage du marché marocain

Le saumon est à la Norvège ce
que la sardine est au Maroc. La
Norvège exporte plus de 600
000 t/an, de saumon d’élevage, avec
une croissance de plus de 13 % entre
2009 et 2010.
La croissance du marché chinois est à
l’origine de cette forte croissance des
exportations.
Les prix, quant à eux, ont connu une
envolée lors des 12 derniers mois,
passant de 30 NOK (soit l’équivalent
de plus de 40 dirhams) à 37 NOK
(plus de 50 dirhams).
Considérant par ailleurs que la
couronne norvégienne s’est apprécie
de 5 % par rapport à l’euro, pendant
la même période, on peut considérer
que le prix du saumon en euro s’est
apprécié de plus de 25 % au cours
des 12 derniers mois.
Ces indicateurs sont révélateurs de la
bonne santé du secteur en Norvège.
Sur le marché marocain du saumon,
c’est en 2000 qu’est entré en application
le démantèlement tarifaire
des importations de saumon vers le
Maroc, à la suite de la signature de
l’accord de libre-échange entre le
Maroc et l’AELE (Suisse, Liechtenstein,
Norvège, Islande).
Cet accord n’a pas eu d’effet significatif
sur le volume des importations du
Maroc au cours des premières années
qui ont suivies sa mise en application.
Cependant, les importations de saumon du Maroc se
sont nettement accélérées au cours des six dernières
années, passant de 100 t/an en 2004 à 600t/an prévues
en 2010. Malgré cette forte croissance, ce marché reste
très faible au Maroc.
On estime actuellement que 50 % des importations vont
aux industriels de fumage, et que 50 % sont destinées à
la consommation de bouche.
Transformation locale du saumon frais importé
Le Maroc importe essentiellement du saumon frais ou
congelé. Quant aux importations de saumon fumé, elle
ne représente qu’un faible tonnage, qui tend progressivement
à disparaître. En effet, la transformation locale
du saumon frais importé remplace progressivement le
saumon importé déjà fumé.
Le segment CHR domine largement le marché marocain,
avec probablement 70 % des importations. Et il est à
prévoir que ce segment continue à croître grâce à la disponibilité
du saumon qui se substitue progressivement,
chez les restaurateurs marocains, aux espèces de poissons
nobles marocains, dont les captures sont de plus en plus
aléatoires.
Le saumon n’est pas encore bien introduit dans les
habitudes de consommation des foyers, et c’est pourquoi
son potentiel de croissance est également important dans
le segment de la grande distribution.
Le Maroc, grâce à son coût de main-d’oeuvre, peut devenir
un acteur significatif dans la transformation de saumon.
Les sociétés de fumage au Maroc ont recours à un process
de fumage traditionnel, en voie de disparition en Europe
pour des raisons de coûts (un salage à sec, un fumage traditionnel
et un tranchage manuel). De ce fait, le saumon
transformé localement est, d’un point de vue qualitatif,
nettement meilleur que le saumon fumé industriel qui
domine les marchés européens et qui est importé.
En effet, les grands industriels européens ont recours
à un fumage industriel se caractérisant par un salage
par injection de saumure (poisson plus humide) et un
tranchage en machine (tranches plus épaisses). Ce process
de transformation, totalement mécanisé, domine le
marché européen.
La réduction des coûts de transformation du saumon a
pu être obtenue en faisant migrer l’industrie de fumage
de la Norvège vers le Danemark (jusqu’en 1990), et plus
récemment du Danemark vers l’Europe de l’Est (Pologne,
Lituanie, Estonie…)
Tout porte à croire que le Maroc sera la prochaine étape
de cette délocalisation de la transformation du saumon.

Publié dans : Actualité, en