Pommes De Terre : C'est La Course À L'innovation

Voilà ce qui est ressorti de l'International Potato Symposium, qui a réuni à Macfrut les plus grands experts du secteur. Le bilan du coordinateur Luciano Trentini. Dans le monde, sur produit 375 millions de tonnes de pommes de terre. L'Italie n'est pas autosuffisante en matière de production.

Une course à l'innovation est engagée dans le secteur de la pomme de terre , qui fait face à des défis majeurs, à commencer par le changement climatique, qui entraîne des problèmes agronomiques et exacerbe les anciennes et nouvelles phytopathologies. Sous l'effet de ces facteurs, au cours des derniers mois, le marché a assisté à une réduction de la production mondiale et à une flambée des prix, tant sur le marché européen que sur les marchés extra-européens.

Voilà ce qui est ressorti des trois jours de débats du Symposium international de la pomme de terre , qui s'est tenu à Macfrut en présence de trente-cinq intervenants venus des principaux pays producteurs . Rappelons que la pomme de terre a été le symbole de la 42ème édition du salon international de la filière des fruits et légumes. Environ 400 participants ont pris part à cette manifestation sur trois jours dans le cadre du salon.

Environ 375 millions de tonnes de pommes de terre sont cultivées dans le monde . La Chine est le premier acteur mondial et produit environ 95 millions de tonnes par an, suivi de l'Inde (56 millions de tonnes) et de l'Ukraine (21 millions). Dans l'UE-27 , en 2023, environ 48,5 millions de tonnes de pommes de terre ont été produites pour le marché du frais et pour l'industrie de transformation (source : Eurostat). Les principaux pays producteurs sont l'Allemagne (24 %) , la France (18 %), les Pays-Bas (14 %), la Pologne (12 %) et la Belgique (8 %). Les analyses montrent que la consommation de produits transformés connaît une tendance à la hausse très positive au niveau mondial.

Si l'on considère les moyennes de production des cinq dernières années, la disponibilité mondiale des pommes de terre a considérablement diminué, ce qui a entraîné une augmentation généralisée des prix à la consommation.

« De nombreux thèmes ont été abordés lors du Symposium à Macfrut », explique Luciano Trentini , coordinateur de l'International Potato Symposium. « L'un des aspects qui a suscité le plus d'intérêt est l'organisation du système de production. En effet, parmi les nouveautés de cette année, d'un point de vue réglementaire, il y a le fait que l'Union Européenne a créé une OCM (Organisation Commune de Marché) pour la pomme de terre. Pour l'instant, ce règlement n'a été appliqué que par l'Italie, donnant aux organisations de producteurs la possibilité d'accéder à des programmes opérationnels, similaires à ceux réservés aux fruits et légumes, afin de mettre en place un parcours indispensable de renouvellement des processus de production et, en particulier, de trouver des solutions innovantes à travers la recherche ».

Au cours du Symposium, on a évoqué les défis auxquels est confrontée la culture de la pomme de terre dans toute l'Europe, en raison de la présence des Agriotes (communément appelés taupins), des insectes qui causent de graves dommages au tubercule ; de la bactérie Ralstonia solanacearum , qui affecte également les tomates d'industrie ; et du Cyperus , une mauvaise herbe répandue dans toute l'Europe et qui a été incluse parmi les organismes de quarantaine, imposant l'utilisation de protocoles spécifiques pour son contrôle.

Des thèmes très intéressants ont émergé des projets de promotion de la pomme de terre, mis en place pour améliorer la consommation de ce précieux tubercule qui peut apporter une contribution fondamentale à la résolution des problèmes liés à la faim dans le monde.

« L' Italie - explique Luciano Trentini - est un pays qui n'est pas autosuffisant . Nous achetons des pommes de terre principalement de France, pour 40-50 % de nos besoins nationaux, mais aussi d'Allemagne, ainsi que des pommes de terre précoces des pays méditerranéens. Mais nous travaillons sur de nouvelles variétés italiennes, car nous sommes aujourd'hui presque entièrement dépendants de l'étranger. Les nouveaux cultivars présentés dans l'espace d'exposition situé devant la salle du Symposium ont suscité beaucoup d'intérêt, tout comme nos produits d'excellente qualité, qui bénéficient de pas moins de six appellations d'origine. Vu que la production italienne peut être considérée comme une niche, nous devons l'orienter vers la haute qualité ».

Parmi les cultivars les plus prometteurs développés dans les champs expérimentaux italiens de l'Unapa (Union nationale des associations de producteurs de pommes de terre) figure le cultivar appelé « Fiorella », qui présente un temps de dormance (c'est-à-dire le temps de repos avant qu'il ne commence à développer des bourgeons) de trois mois. Cela permet de conserver le produit, qui est habituellement stocké de juillet à mai/juin de l'année suivante, en particulier la moitié de la nécessité de traitements de conservation. Une autre variété très intéressante, issue d'une hybridation avec la variété française « Gazelle », est Morisa, qui a un rendement bien supérieur à la moyenne du marché et peut atteindre 500 quintaux par hectare.